Voici le diaporama projeté par Frédéric Morin, architecte-conférencier, sur l'histoire et les techniques
de la fabrication des matériaux de construction :
cordes et cordages, bois, pierre, plâtre, chaux et ciment, terre crue et stabilisée, terre cuite et brique,
fonte, fer et acier, verre à vitre, laine de verre d'isolation et fibre de verre, et fonderie des cloches.
histoire et techniques de la fabrication des matériaux de construction :
INTRODUCTION :
Dans son "Histoire de la domestication animale" (Delachaux et Niestlé - 2020), Valérie Chansigaud
compare les différentes valeurs de la biomasse du vivant "à la surface" de la terre, dessus et dessous inclus.
Voici son schéma mis en couleurs en reprenant ses chiffres dont elle précise qu'ils sont approximatifs
(la somme des détails de la biomasse animale est plus proche de 2,4 gigatonnes de carbone que de 2 Gt).
Des ordres de grandeurs donc :
Si l'on met en perspective les rapports entre les masses du vivant avec l'accélération exponentielle de la
capacité des seuls humains à modifier le milieu (au sens général, et y compris en le détruisant,
malheureusement...), alors on perçoit que les humains ont une capacité extraordinaire par rapport à celle du
reste du vivant.
Cette exception ne procèderait-elle pas, pour une part, de la bipédie et de la capacité de transporter qui
en découle ? il suffit d'une entorse à la cheville pour constater que les béquilles sont très handicapantes.
Cette exception procèderait aussi de l'augmentation de la taille du cerveau humain par rapport à son poids,
augmentation pour partie également liée à la bipédie et à cette station verticale qui faciliterait la croissance
(= le développement) de la boîte crânienne au-dessus de la colonne vertébrale et non pas devant celle-ci.
Cette capacité évolutive a permis aux humains de s'adapter à des milieux très différents, notamment du point
de vue des climats, en adaptant leurs habitats qui peuvent être considérés comme un vêtement ample dans lequel
on se déplace et non pas un vêtement que l'on porte sur soi.
La sédentarisation des humains semble apparaître vers le 10ème millénaire avant J.-C. au Proche-Orient,
concurremment avec l'agriculture (blé et orge) et les premières domestications (mouton, chèvre et bovins).
La sédentarisation impose de passer d'une économie mobile de prédation de la nature (par les chassseurs-cueilleurs)
à une économie localisée de production qui reste dépendante du climat et notamment de la ressource en eau, et
impose désormais de déplacer des matières vers le lieu d'habitation.
Les vestiges de ces premiers habitats ont livré les témoignages des premiers
matériaux de construction, c'est-à-dire des premières tranformations d'un élément extrait de la nature, par exemple
le plâtre qui se formait autour des pierres du foyer (plus facilement sur les berges de l'Euphrate dont beaucoup
sont en gypse). Ces pierres-là se réduisent en poussière sous l'action du feu, mais se resolidifient lorsque la boue
que l'on peut en faire sèche à température ambiante. Les poterie de plâtre ont ainsi précédé les poteries de
terre :
Les technologies issues des activités textiles illustrent l'accélération des progrès accomplis (pour le meilleur
comme pour le pire) par l'humanité :
1801 le métier à tisser de Joseph-Marie Jacquard. Entre les deux ensouples, les écartements des fils de la chaine
(entre lesquels circule la navette qui dépose le fil de trame) sont programmés par la chute de bâtons au-travers
de trous percés dans les plaquettes de bois. Grâce à une poulie, cette chute soulève l'un des cadres dont les
nombreuses lices ou lisses soulèvent certains fils de chaîne. Le dessin apparaît par le contraste des couleurs
visibles -ou non- de la chaîne et de la trame, et ce dessin est programmé par la succession des cartes judicieusement
perforées plutôt que par le jeu des pédales qui actionnent traditionnellement les lices :
Les savoir-faire permettent de composer et reproduire des images dont la haute qualité dépend de la finesse
des fils utilisés. Le Jacquard de soie permet ainsi une reproduction mécanique de la photographie officielle
du président Félix Faure en 1898 lors de sa visite à Saint-Etienne les 29 et 30 mai 1898, dans une composition
graphique de Travard & Billiet imprimée en soie par les fabricants Staron & Meyer :
L'usage de cartes-programmes interchangeables pour des calculateurs mécaniques a fait son chemin avec Charles
Babbage (1791-1871) et sa "Machine Analytique" imaginée en 1834 et décrite en 1837 par sa collaboratrice Ada
Lovelace. Une partie, l'unité centrale fonctionnant avec les cartes perforées de Jacquard, fut construite par
Henry Babbage et donnée au Musée des Sciences de Londres en 1910. L'International Business Machine Corporation
(= IBM) a ensuité développé des calculateurs à programmes transmis par des cartes perforées dont l'usage a
perduré jusqu'au milieu des années 1980, par exemple pour régler le péage d'autoroute en France :
L'ordinateur de guidage en vol de Apollo 11 utilisait les premiers circuits intégrés à boucles de
résistances-transistors, plus tard remplacés par de boulces diodes-transistors. Sa Read-Only-Memory
(= ROM) était de 72ko et sa Random-Acces-Memory (= RAM) de 4ko... des performances semblables à celle
de l'Apple II de 1977. Et pourtant :
Le QR-Code = Quick-Response-Code n'est-il pas l'héritier à lecture optique de la plaquette de bois perforée
à lecture mécanique (par gravité) de Jacquard ? jusqu'où iront les progrès de l'informatique ?
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Dans son "Histoire de la domestication animale" (Delachaux et Niestlé - 2020), Valérie Chansigaud compare les différentes valeurs de la biomasse du vivant "à la surface" de la terre, dessus et dessous inclus. Voici son schéma mis en couleurs en reprenant ses chiffres dont elle précise qu'ils sont approximatifs (la somme des détails de la biomasse animale est plus proche de 2,4 gigatonnes de carbone que de 2 Gt). Des ordres de grandeurs donc :
Si l'on met en perspective les rapports entre les masses du vivant avec l'accélération exponentielle de la capacité des seuls humains à modifier le milieu (au sens général, et y compris en le détruisant, malheureusement...), alors on perçoit que les humains ont une capacité extraordinaire par rapport à celle du reste du vivant.
Cette exception ne procèderait-elle pas, pour une part, de la bipédie et de la capacité de transporter qui en découle ? il suffit d'une entorse à la cheville pour constater que les béquilles sont très handicapantes. Cette exception procèderait aussi de l'augmentation de la taille du cerveau humain par rapport à son poids, augmentation pour partie également liée à la bipédie et à cette station verticale qui faciliterait la croissance (= le développement) de la boîte crânienne au-dessus de la colonne vertébrale et non pas devant celle-ci.
Cette capacité évolutive a permis aux humains de s'adapter à des milieux très différents, notamment du point de vue des climats, en adaptant leurs habitats qui peuvent être considérés comme un vêtement ample dans lequel on se déplace et non pas un vêtement que l'on porte sur soi.
La sédentarisation des humains semble apparaître vers le 10ème millénaire avant J.-C. au Proche-Orient, concurremment avec l'agriculture (blé et orge) et les premières domestications (mouton, chèvre et bovins). La sédentarisation impose de passer d'une économie mobile de prédation de la nature (par les chassseurs-cueilleurs) à une économie localisée de production qui reste dépendante du climat et notamment de la ressource en eau, et impose désormais de déplacer des matières vers le lieu d'habitation.
Les vestiges de ces premiers habitats ont livré les témoignages des premiers matériaux de construction, c'est-à-dire des premières tranformations d'un élément extrait de la nature, par exemple le plâtre qui se formait autour des pierres du foyer (plus facilement sur les berges de l'Euphrate dont beaucoup sont en gypse). Ces pierres-là se réduisent en poussière sous l'action du feu, mais se resolidifient lorsque la boue que l'on peut en faire sèche à température ambiante. Les poterie de plâtre ont ainsi précédé les poteries de terre :
Les technologies issues des activités textiles illustrent l'accélération des progrès accomplis (pour le meilleur comme pour le pire) par l'humanité :
1801 le métier à tisser de Joseph-Marie Jacquard. Entre les deux ensouples, les écartements des fils de la chaine (entre lesquels circule la navette qui dépose le fil de trame) sont programmés par la chute de bâtons au-travers de trous percés dans les plaquettes de bois. Grâce à une poulie, cette chute soulève l'un des cadres dont les nombreuses lices ou lisses soulèvent certains fils de chaîne. Le dessin apparaît par le contraste des couleurs visibles -ou non- de la chaîne et de la trame, et ce dessin est programmé par la succession des cartes judicieusement perforées plutôt que par le jeu des pédales qui actionnent traditionnellement les lices :
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complété et mis à jour le 13 juillet 2022
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