"LA CULTURE EN PARTAGE" avec
Frédéric MORIN architecte-conférencier

Voici le diaporama projeté par Frédéric Morin, architecte-conférencier, sur les architectures des institutions démocratiques de la monarchie parlementaire en Angleterre à partir du "Bill of Rights" de 1689 installée à Londres dans le Palais de Westminster (à partir de 1097, reconstruit par Barry après l'incendie de 1834), palais qui accueille la Chambre des Lords et la Chambre des Commons (= des "communs" plutôt que des "Communes") :

LONDRES le Palais de Westminster à partir de 1097 charpente par Yevele & Herland en 1390, partiellement reconstruit en 1847 et 1852 par Charles BARRY architecte après l'incendie de 1834, restauré après les destructions nazies de 1943.

Il est important de rappeler qu'en Angleterre la souveraineté nationale n'est pas détenue par le peuple mais par la couronne conjointement avec les deux assemblées des Lords et des Commons qui constituent à eux trois le Parlement. Seul ce Parlement est souverain en matière législative : contrairement à la France par exemple, jusqu'en 2009 nulle autre chambre ne pouvait contrôler la validité ou la constitutionnalité des décisions prises par les parlementaires.
Il n'existe pas non plus de texte constitutionnel unique et codifié comme en France : ce que l'on peut appeler la "constitution britanique" est un ensemble essentiellement coutumier de textes de lois, de jurisprudences, d'habitudes constitutionnelles et de traités accumulés par l'Histoire du pays et de sa monarchie, assez mouvementée pour finir. L'un de ces textes est le Bill of Rights = la Déclaration des Droits de 1689, qui fonde la monarchie constitutionnelle anglaise, ou monarchie parlementaire, résultant de la "Glorieuse Révolution" (1688-1689) en accordant des droits fondamentaux aux citoyens et résidents :

Bien avant la France, l'Angleterre a elle-aussi connu des révolutions : la première de 1642 à 1651 a connu l'exécution de Charles 1er en janvier 1649, mais n'a pas suffi à mettre un terme à la monarchie. La force des traditions ? sans doute car le Parlement avait déjà destitué le dernier Plantagenêt, Richard II, dès 1399...

Le palais de Westminster a été abandonné au Parlement par la monarchie dès le XIVe siècle. Le Parlement d'Angleterre est scindé en deux chambres dès 1327 sous Edouard III : une Chambre basse des Commons pour les représentants élus des bourgs et des comtés, et une Chambre haute des Lords rassemblant la noblesse héréditaire et le clergé. Une part importante du cérémonial d'une part et des cours de justice du royaume sont accueillies dans le très grand Hall de Westminster (73,2 x 20,7 m = plus de 1.500m²) construit en 1097 et dont la charpente aujourd'hui visible a été réalisée par Henri Yevele et Hugh Herland en 1390 sous Richard II (elle a heureusement échappé à l'incendie de 1834 comme aux destructions nazies) :

Les presque 650 membres de la Chambre des Commons, les députés, sont élus dans leur circonscription au scrutin uninominal à un seul tour. La disposition en longueur (20,7 x 14m = 290m²) de la trop petite chambre des députés (437 sièges seulement...) accueille la majorité rassemblée sur les bancs d'un côté de la salle, faisant face aux députés de l'opposition de l'autre côté. Cette disposition spatiale favorise le bipartisme, une conception partisane dichotome de la société, mais nécessairement relativement équilibrée car une majorité écrasante ne peut pas être accueillie dans ce type d'aménagement de l'espace des débats. En effet, plus de 200 députés doivent "siéger debout" par manque de place... la force de la tradition peut-être ?
A l'exception de la cérémonie d'ouverture du Parlement, cette tradition dispose que le monarque ne puisse pas pénétrer dans cette chambre basse ; le dernier à le faire fut Charles 1er en 1642 au début de la Première Révolution anglaise (qui a fini par sa décapitation en 1649).
Le Premier ministre et les membres de son gouvernement sont des députés issus de cette Chambre des Commons et non pas des Lords. La Chambre des Commons a été atteinte par les bombardement nazis en 1943 :

Les presque 800 membres de la chambre des Lords ne sont pas élus mais nommés à vie par la reine sur proposition du premier ministre. Certains sont des lords héréditaires (92), d'autres sont des lords religieux (26). Ils ne siègent pas tous ensemble dans la salle rectangulaire aux dimensions mesurées (24,4 x 13,7m = 330m²) :

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