Voici une partie du diaporama proposé par Frédéric Morin, architecte-conférencier, sur l'histoire de
la fluidité des espaces entre dedans et dehors, ou « à la fois dedans et dehors », avec
l'architecture moderne depuis 1900 jusqu'à 1980 :
En théâtralisant les tensions entre la forme et la fonction, entre l'intérieur et l'extérieur,
la fluidité spatiale est un outil majeur du sens (= sémantique) de l'architecture.
En plus, les architectes peuvent apporter des réponses novatrices aux enjeux climatiques qui vont
marquer les décennies à venir. Avec des températures de plus en plus élevées et un climat
globalement plus continental, comment assurer le confort tout en diminuant le coût énergétique
d'exploitation des espaces de la vie des humains toujours plus nombreux ?
Par exemple en privilégiant un espace intermédiaire entre les espaces intérieurs et
extérieurs : « entre dedans et dehors ». L'art de construire ne serait pas seulement des
volumes fermés (le « plein ») mais résiderait aussi dans la manière de
ne pas fermer l’espace : les loggia, terrasses, patios, auvents et galeries couvertes...
Plutôt que des barrières étanches, les parois deviennent des filtres qu'il faut accumuler,
et entre lesquels nous habitons, et vivons mieux. Aujourd'hui les techniques et les matériaux
ont évolué d'une manière telle que ces beautés prouvent leur efficacité lorsqu'elles sont
restaurées après leur inscription au Patrimoine Universel de l'UNESCO pour beaucoup d'entre-elles.
À différents niveaux leurs beautés sont réelles !
La fluidité des espaces entre dedans et dehors, ou « à la fois dedans et dehors », avec
la Fondation Maeght à St-Paul-de-Vence par Josep Lluis Sert en 1964 :
A la suite de la mort prématurée de son fils, le galerite parisien Aimé Maeght (1906-1981) a
transcendé cette tragédie en sollicitant l'architecte catalan et moderne Josep Sert pour la
construction d'un lieu d'accueil des artistes modernes dont Georges Braque, Alexander Calder,
Marc Chagall, Alberto Giacometti, Fernand Léger et Joan Miro, lequel a recommandé son ami Sert.
Le bâtiment a été ouvert au public en 1964 après que la plupart de ces artistes aient apporté
leur contribution en réalisant une oeuvre immeuble :
La composition est celle d'un bâtiment étagé sur la pente de la colline de la Gardette,
dégageant de belles vues sur la Méditerranée et dont les espaces sont imbriqués dans la pinède :
L'élément le plus spectaculaire de l'architecture de Sert est inconstestablement cette paire de
coques de béton armé qui couronnent la haute salle de la Mairie en mettant sa toiture-terrasse,
accessible, à l'abri du soleil si pas vraiment de la pluie : en évoquant des cornes de taureau,
leur design est devenu l'emblème du musée :
De petits voûtains également en béton armé animent certains plafonds, en générant une vibration
de la lumière qui marque l'espace, dès le porche d'accueil en complément d'un claustra hexagonal :
Mais d'autres éléments témoignent de la culture méditerranéenne et des voûtes catalanes,
tels ceux liés à l'éclairage zénital des salles d'exposition, composés de demi-voûtes
disposées de manière à ce que la lumière directe du soleil ne pénêtre pas à l'intérieur tout
en se réfléchissant sur l'intrados de ces voûtes :
Sert compose une architecture simultanément moderne et ancrée dans la culture méditerranéenne, en
utilisant des formes qui font référence à des traditions constructives anciennes, voire oubliées.
A une époque où le bois d'oeuvre était rare et son usage pas encore valorisé par l'écologie,
les maçons savaient couvrir de grandes surfaces avec de simples briques, montées sans coffrage.
Sert développe deux systèmes spectaculaires, l'un extérieur qui accueille la pratique des
toits-terrasse et favorise un rapport très particulier avec l'environnement en général et les arbres en
particulier, l'autre intérieur qui rythme les toitures des salles d'exposition pour maîtriser l'apport
de lumière naturelle sur les oeuvres d'art tout en faisant vibrer les plafonds.
Avec cette belle architecture bioclimatique, Sert honore le travail des artistes, il honore aussi
les visiteurs : quelle belle réusssite !
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Le bâtiment a été ouvert au public en 1964 après que la plupart de ces artistes aient apporté leur contribution en réalisant une oeuvre immeuble :
Mais d'autres éléments témoignent de la culture méditerranéenne et des voûtes catalanes, tels ceux liés à l'éclairage zénital des salles d'exposition, composés de demi-voûtes disposées de manière à ce que la lumière directe du soleil ne pénêtre pas à l'intérieur tout en se réfléchissant sur l'intrados de ces voûtes :
Sert compose une architecture simultanément moderne et ancrée dans la culture méditerranéenne, en
utilisant des formes qui font référence à des traditions constructives anciennes, voire oubliées.
A une époque où le bois d'oeuvre était rare et son usage pas encore valorisé par l'écologie,
les maçons savaient couvrir de grandes surfaces avec de simples briques, montées sans coffrage.
Sert développe deux systèmes spectaculaires, l'un extérieur qui accueille la pratique des
toits-terrasse et favorise un rapport très particulier avec l'environnement en général et les arbres en
particulier, l'autre intérieur qui rythme les toitures des salles d'exposition pour maîtriser l'apport
de lumière naturelle sur les oeuvres d'art tout en faisant vibrer les plafonds.
Avec cette belle architecture bioclimatique, Sert honore le travail des artistes, il honore aussi
les visiteurs : quelle belle réusssite !
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complété et mis à jour le 10 juin 2023
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