"LA CULTURE EN PARTAGE" avec
Frédéric MORIN architecte-conférencier

Histoires d'Architectures bioclimatiques

La maison Tabatabaei à Kashan, vers 1840
l'adaptation de l'architecture traditionnelle en Iran au climat désertique : une belle exploitation des maigres ressources en eau combinée à des espaces de vie ingénieusement conçus
Une belle architecture bioclimatique avant la lettre,
composée par l'architecte Ustad Ali Maryam

Voici une partie du diaporama proposé par Frédéric Morin, architecte-conférencier, pour préparer l'adaptation de nos maisons face au réchauffement climatique, par un intelligent usage de l'eau pour la capter, la conserver et l'utiliser plusieurs fois à plusieurs usages différents.

Ces architectures traditionnelles peuvent inspirer nos choix face aux enjeux climatiques qui vont marquer les décennies à venir. Avec des températures de plus en plus élevées et un climat globalement plus continental, comment assurer le confort tout en diminuant le coût énergétique d'exploitation des espaces de la vie des humains toujours plus nombreux ?

conférence de Frédéric Morin sur l'architecture traditionnelle bioclimatique dans les zones désertiques
  l'adaptation aux changements climatiques : les solutions traditionnelles en Iran

Dans ces régions, le rapport entre l'intérieur et l'extérieur des constructions est modelé par l'exceptionnelle dureté des condidions climatiques, sur les plateaux d'altitude généralement supérieure à 1.000 mètres. À Kashan au centre de l'Iran, (à 932m d'altitude, amplitude thermique de -23° à +47°C) la moyenne des températures hautes dépasse 30°C pendant 5 mois de mai à septembre, dont juillet au-dessus de 40°C, alors que la moyenne des températures basse descend sous 5°C durant 4 mois de novembre à février, dont 2 mois sous zéro. La pluviométrie annuelle ne parvient pas à atteindre 15 cm ! (par comparaison, cette pluviométrie est supérieure à 76 cm à Nîmes où il fait aussi chaud en été mais moins froid en hiver).
Il faut donc retenir la rare eau superficielle et capter l'eau souterraine, la conserver depuis la saison hivernale (où l'altitude fait qu'elle tombe sous forme de neige) jusqu'au milieu de l'automne suivant, l'acheminer pour la distribuer et l'utiliser plusieurs fois, en répartissant les usages entre l'irrigation des cultures, la boisson des hommes et des bêtes, l'énergie du travail des moulins (farine, textile...), le rafraîchissement des espaces de vie, maisons, jardins et hammams.
En effet, il n'y a pour ainsi dire pas d'eau en surface pour abreuver le bétail ; l'agriculture est subordonnée à l'irrigation et à l'amendement des sols puisque la vie animale est insuffisante pour les fertiliser naturellement. Si l'on considère que les constructions humaines, l'architecture, constituent un vêtement complémentaire externe dans lequel nous pouvons bouger --le chauffage nous permet de traverser l'hiver en débardeur et la climatisation de conserver notre complet-veston en plein été-- alors dans ces régions désertiques l'architecture règle non seulement le rapport entre l'intérieur et l'extérieur mais aussi celui entre dessus le sol et dessous le sol, entre « en surface » et « sous-terre ».

conférence sur l'architecture traditionnelle bioclimatique dans les zones désertiques

Au cours des siècles, d'ingénieux dispositifs techniques et des espaces particuliers ont été développés et permettent de vivre (frugalement) dans des régions particulièrement inhospitalières suivant nos critères européens. Les qanats (foggaras au Maghreb = systèmes de puits et tunnels souterrains) captent l'eau des nappes phréatiques pour la conduire, à l'abri de l'évaporation, là où elle est vitale. Toutes ces architectures traditionnelles ont des espaces souterrains, les sirdab arabes ou sardab iraniens. L'évaporation de l'eau en profondeur y est en Iran accélérée par des tours à vent (badghirs) pour renouveler l'air en profondeur en apportant un air sec qui peut se rafraîchir en absorbant l'humidité souterraine et corrélativement des calories.
Nous allons voir ensemble comment, avec des matériaux limités à la brique ou l'adobe et aussi peu de bois que possible, la tradition a mis au point des espaces et des techniques ingénieux, très simples et durables, pour vivre dans des conditions climatiques extrêmes.


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Ustad Ali Maryam vers 1840 : la cour principale vue vers le Nord


La maison Tabatabaei à Kashan, vers 1840 :
.
La maison Tabatabaei à Kashan a été construite par l'architecte Ustad Ali Maryam pour une riche famille de marchands de tapis, les Tabatabai. Un examen attentif des documents visuels est indispensable pour distinguer les constructions et les aménagements de cette maison Tabatabai d'avec celles Ameri et Borujerdi de Kashan, cette dernière ayant été construite par le même architecte Ustad Ali Maryam à partir de 1857 pour la fille Tabatabai épousant un fils Borujerdi. En arabe, Hustaz signale la déférence à "Monsieur", en persan Ustad fait déférence à "Maître".


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - côté nord de la cour principale et sa terrasse de réception d'hiver, au soleil

La maison Tabatabaei comporte deux cours, l'une principale birouni = "extérieur" et l'autre familiale andarouni = "intérieur" implantée au Nord de celle principale, et deux patios de part et d'autre de la salle de réception d'été, au Sud de la cour principale. Les cours sont aménagées d'un bassin central longitudinal bordé par des banquettes d'arbres ; les patios sont rafraîchis par un bassin octogonal.
Sur la cour principale allongée du Sud au Nord, les perspectives sur le bassin profitent à des espaces préférés l'été au Sud et l'hiver au Nord. La maison dispose d'importants développements en sous-sol, certains ouverts au Sud pour être chauds en hiver ou frais en été parce que le soleil n'y pénêtre alors pas :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - plan schématique aujourd'hui : il manque la cour latérale nord-ouest

Les données climatiques de Kashan expliquent ces développements en sous-sol. L'amplitude thermique des records est de 70°C, de -23°C en hiver jusqu'à 47°C en été alors que la température moyenne du sous-sol varie peu, entre +10°C et +18°C suivant les profondeurs. On peut donc considérer qu'en hiver la terre est toujours plus chaude et confortable que l'air, et qu'en été la terre est toujours plus fraîche et confortable que l'air.
Les moyennes mensuelles hautes et basses confirment ce diagnostic. La moyenne mensuelle des maximales dépasse 35°C durant 4 mois de l'année, et celle des minimales reste sous 5°C durant 4 autres mois :


Kashan données climatiques / climate data

Les espaces d'habitation sont dupliqués avec des parties ombragées utilisées l'été et d'autres préférées l'hiver car plus ensoleillées : on change de lieu en fonction des saisons et de la météo du moment. Une migration saisonnière dans la maison, en quelque sorte :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - plan général

Les parties hivernales utilisent les parties nord et est des deux cours, pour bénéficier de l'ensoleillement en s'ouvrant au Sud et à l'Ouest sur une terrasse ou sur un iwan largement ouvert pour faire rentrer le soleil. Les espaces sont travaillés pour conserver la chaleur apportée par un brazerro mobile, par exemple. Voici la terrasse nord hivernale de la cour de réception de la maison Tabatabaei :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - vue axiale vers le Nord de la cour principale, sa terrasse d'hiver ouvrant vers le Sud ; la même dispostion mais familiale existe à l'Ouest et à l'Est

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - vue axiale vers le Nord de la cour principale, son bassin et sa terrasse d'hiver ouvrant vers le Sud

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - vue plongeante vers le Nord de la cour principale au petit matin en été, avec les sommiers de lits installés au-dessus du bassin

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - le côté est de la cour principale ouvert sur l'Ouest, et ses pièces d'hiver et mi-saison

La pièce de réception d'hiver s'ouvre sur le Sud et le soleil par une terrasse surélevée certainement agréable en hiver :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - plan général

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - vue plongeante vers le Nord de la cour principale avec l'ouverture du sardab sous la terrasse

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - la terrasse et la façade de la salle de réception d'hiver

La pièce de réception d'hiver s'ouvre sur trois côtés à l'Ouest, au Sud et à l'Est, aujourd'hui seule partie familiale andarouni conservée accessible. le soleil entre abondamment par les menuiseries ornées de vitraux vivement colorés :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - les vitraux projettent leurs couleurs sur le sol de la salle de réception hivernale, ici vers midi en hiver

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - les vitraux projettent leurs couleurs sur le sol de la salle de réception hivernale, ici le matin en hiver

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - les vitraux projettent leurs couleurs sur le sol de la salle de réception hivernale, ici le matin en hiver

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - les vitraux projettent leurs couleurs sur le sol de la salle de réception hivernale, ici le matin en hiver

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - la porte-fenêtre à guillotine de la salle de réception hivernale, ici avant midi

Creusée sous la terrasse et cette salle de réception d'hiver, la maison dispose d'une salle en sous-sol ouverte au Sud pour être chaude en hiver. D'autres peuvent être ouverts au Nord pour être plus frais en été, mais ce n'est pas le cas ici.
Cette pièce souterraine appelée sardab offre le confort d'un séjour en profondeur, où la température de la terre varie peu entre 10° et 18°C selon la profondeur --ce qui peut être agréable en été comme en hiver :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - vue axiale vers le Nord de la terrasse d'hiver ensoleillée à midi et l'ouverture du sardab souterrain

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - le sardab creusé sous la terrasse et la salle de réception d'hiver

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Ameriha - le soleil pénêtre parfois abondamment dans le sardab creusé sous la terrasse d'hiver, vue latérale

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - cour sud-est : le sardab creusé sous la terrasse d'hiver, la coupole

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - cour sud-est : le sardab creusé sous la terrasse d'hiver, la coupole

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - cour sud-est : le sardab creusé sous la terrasse d'hiver, la coupole

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - cour sud-est : le sardab creusé sous la terrasse d'hiver, vue transversale

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - cour sud-est : le sardab creusé sous la terrasse d'hiver, vue transversale

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - cour sud-est : le sardab creusé sous la terrasse d'hiver, vue transversale

L'aération de ces pièces souterraines est assuré par un ou mieux deux baghirs, ces tours attrape-vents qui organisent le renouvellement et la circulation de l'air entre un côté en surpression qui force l'air à la descente et l'autre côté en dépression qui force l'extraction de l'air intérieur. Cette tour de ventilation naturelle est très visible en toiture derrière la salle de réception et la terrasse :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - vue vers le Nord de la grande cour, sa terrasse d'hiver et la tour de ventilation de son sardab souterrain

Ces « tours attrape-vents » (wind-catchers) sont appelées baghirs ou badghirs ou bagirs. Ces tours permettent de faire circuler l'air dans les profondeurs des salles souterraines et d'y assurer une climatisation naturelle par l'évaporation de l'eau d'un bassin souterrain : l'évaporation d'un liquide absorbe des calories et ainsi « produit du froid ».
Le sardab est donc associé à une tour attrape-vent baghir et si possible à un qanat pour assurer une climatisation écologique traditionnelle efficace tant en été qu'en hiver. L'efficacité du dispositif ne dépend pas des formes architecturales mais de la disposition des espaces et de l'ingéniosité du dispositif :


architecture bioclimatique = Iran : principe de fonctionnement du sardab associé à une tour attrape-vent et à un qanat pour assurer une climatisation écologique traditionnelle

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - vue vers l'Est de la grande cour, façade latérale ensoleillée en fin d'après-midi l'été

Les parties estivales occupent la partie sud de la grande cour, la zone la plus ombragée. Leurs pièces sont plus hautes de plafond pour augmenter le gradian thermique (= la différence de température entre le sol et le plafond d'une même pièce). La pièce de réception d'été s'ouvre ici sur la cour par l'intermédiaire d'une galerie de portique à trois arches. Le soleil ne pénêtre jamais sous cette galerie même fin juin en raison du retrait du plan de façade par rapport aux espaces latéraux, lesquels sont largements ouverts et ventilés et offrent leur ombrage comme des parasols. Les jeux de simple et double hauteur dynamisent la circulation naturelle de l'air par thermosiphon, cette dynamisation est complété par le jeu de transparences avec les deux patios arrières dont l'air est rafraichi par l'évaporation de leurs bassins :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - plan général

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - vue vers le Sud de la grande cour, son portique d'été cache les 2 tours à vents de la salle de réception

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - vue de nuit vers le Sud de la grande cour, son portique d'été est encadré par des espaces très aérés

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - vue de nuit vers le Sud de la grande cour, son portique d'été est encadré par des espaces très aérés

La galerie de portique à trois arches abrite la façade à sept portes et cinq fenêtres de la salle de réception d'été. Le soleil ne pénêtre jamais sous cette galerie dont le plafond est richement ouvragé de stucs et d'inclusions de pièces de miroirs. Ce portique s'aparente au talar qui précède les pièces d'apparat des palais safavides d'Ispahan par exemple (Ali Qapu, Chehel Soutoun, Hasht Behesht, etc.). L'air chaud accumulé sous le portique est évacué par les côtés grâce à d'autres galeries de portiques qui articulent en hauteur les patios et la cour principale :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - sous la galerie de portique abritant la salle d'été

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - sous la galerie de portique abritant la salle d'été

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - sous la galerie de portique passage transversal vers l'Est et une petite salle latérale illuminée via le patio

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - sous la galerie de portique abritant la salle d'été

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - décor du plafond de la galerie de portique

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - détail du lustre central en miroir du plafond de la galerie de portique

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - détail d'un cabochon mural en miroir de la galerie de portique, avec le reflet du ciel

Sous le portique, la façade de la salle d'apparat estivale comporte 7 portes surmontées de 5 fenêtres en anse de panier à l'extérieur, mais en tiers-point à l'intérieur :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - la façade de la salle d'apparat estivale, arcs en anse de panier à l'extérieur et en tiers-pont à l'intérieur

L'intérieur de la salle d'apparat estivale est modelé par les muqarnas (= stalagtites) de la coupole. La composition est relevée par des pièces de miroir à chaque intersection, qui doivent scintiller de mille et un feux tel un ciel étoilé sous la lumière des chandeliers. Une manière très spéciale de passer une soirée à la belle étoile !


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - pièce de réception sud d'été de la cour centrale, sa coupole à muqarnas et pièces de mimoirs

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - pièce de réception sud d'été de la cour centrale, sa coupole à muqarnas et pièces de mimoirs

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - pièce de réception sud d'été de la cour centrale, sa coupole à muqarnas et pièces de mimoirs

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - pièce de réception sud d'été de la cour centrale, sa coupole à muqarnas et pièces de mimoirs

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - pièce de réception sud d'été de la cour centrale, sa coupole à muqarnas et pièces de mimoirs

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - pièce de réception sud d'été de la cour centrale, sa coupole à muqarnas et pièces de mimoirs

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - pièce de réception sud d'été de la cour centrale, sa coupole à muqarnas et pièces de mimoirs

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - pièce de réception sud d'été de la cour centrale, détail du lustre central

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - pièce de réception sud d'été de la cour centrale, lustre central

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - pièce de réception d'été, partie arrière de la coupole à muqarnas

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - pièce de réception d'été, façade latérale

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - pièce latérale à celle principale de réception d'été, coupole

De part et d'autre de cette salle d'apparat, deux patios de plans carrés s'ouvrent sur le ciel par une ouverture circulaire dans un esprit très semblable à celui des temples du feu, par exemple celui d'Ardeshir 1er à Firouzabad en 224 AD. Ici, le foyer est remplacé par un bassin octogonal :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - l'un des deux patios au Sud de la grande cour, encadrant la salle d'apparat estivale

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - l'un des deux patios au Sud de la grande cour, encadrant la salle d'apparat estivale

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - occulus zénithal de l'un des deux patios au Sud de la grande cour, encadrant la salle d'apparat estivale, idem le Temple du Feu d'Ardeshir 1er à Firuzabad

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - occulus zénithal de l'un des deux patios au Sud de la grande cour, idem le Temple du Feu d'Ardeshir 1er à Firuzabad

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Firouzabad palais d'Ardashir 1er vers 224 AD - jeu de lumière sur l'occulus de la grande salle centrale

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Firouzabad palais d'Ardashir 1er vers 224 AD - grande salle centrale dont l'occulus est ouvert

La relation de transparence entre ces patios et la grande cour est très travaillée à l'étage :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - l'un des deux patios au Sud de la grande cour, encadrant la salle d'apparat estivale

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - l'un des deux patios, galerie à l'étage vers la grande cour

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - le patio est vu en transparence depuis la grande cour

De retour vers la pièce de réception d'hiver, une partie des fenêtres à vitraux vivement colorés donnent sur la cour familiale andarouni à l'Est. Celle-ci n'est pas orientée nord-sud mais est-ouest. Elle offre dont presque toujours une partie chaude ou brûlante et une partie fraîche ou froide. Il est facile de se déplacer pour trouver à chaque heure le lieu le plus confortable pour les activités que l'on doit avoir :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - salle de réception nord de la grande cour, portes et fenêtres vers la cour familiale

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - portes et fenêtres de la salle d'hiver sur la cour familiale nord-est

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - vue en direction du patio sud-est depuis la cour familiale nord-est

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - portes et fenêtres sur la cour familiale nord-ouest, vue vers l'Ouest

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - terrasse dominant la cour familiale nord-ouest, vue vers l'Est

Le gradian thermique est également pris en compte avec intelligence dans la composition des cours.
Lorsque celles-ci sont allongées sur un axe est-ouest, alors la zone sud, ombragée en hiver s'étend presque au pied de la façade nord ensoleillée et la zone de confort hivernal n'est pas très grande. De plus, la proximité des deux zones nord et sud et le rapport des surfaces ombre/soleil fait que l'ensemble de la cour est froid en hiver. En été, la partie ensoleillée au Nord est sur-chauffée par l'importante longueur de la façade qui reçoit le soleil toute la journée, et réverbère le soir et la nuit la chaleur emmagasinée. Pour l'été, il faut mettre cette façade sud (au Nord de la cour) à l'ombre d'une treille, d'une vigne vierge ou d'une pergola pour conserver un peu de confort. Le seul exemple de maison présentant cette disposition allongée est-ouest est la Maison Tabatabaei construite par l'architecte Ustad Ali Maryam autour de 1840 ; sa construction suivante pour la fille Tabatabai, la Maison Borujerdi, aura deux cours allongées nord-sud :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - dans la cour familiale nord-ouest, la façade chaude ensoleillée en hiver sera trop chaude en été

architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - dans la cour familiale nord-est, la façade donnant sur l'Ouest et sa terrasse haute, chaudement ensoleillée en hiver

La façade sur rue de la maison Tabatabaei est réduite à sa plus simple expression :


architecture bioclimatique = fluidité des espaces entre dedans et dehors : Kashan maison Tabatabaei par Maryam vers 1840 - arcs de briques au-dessus de la porte d'entrée

Voilà l'oeuvre d'un architecte du XIXe siècle, savant de la culture de son pays, fin observateur des conditions naturelles, et habile à renouveler les solutions traditionnelles pour en améliorer l'efficacité : un exemple remarquable de belle architecture bioclimatique !




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complété et mis à jour le 10 juin 2023
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puisage de l'eau en Orient

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Qanat, Kariz ou Foggara au Maghreb : tunnel de captage des eaux souterraines
captage + transport de l'eau

AB-ANBAR + BADGHIR
Ab-Anbar : réservoir souterrain d'eau rafraîchie par des tours attrape-vent = Badghirs ou Bagirs (wind-catchers)
stockage d'eau rafraîchie

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Payab et Sirdab ou Sardab : escaliers et salle souterraine avec bassin alimenté par un qanat
salle de séjour souterrain

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sardab public

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Kashan jardin de Fin par Shah Abbas 1er (1571-1629) complété sous les Kadjars au XIXe siècle
Shah Abbas av. 1629

ISPAHAN Hast Behesht
Ispahan palais Hasht-Behesht en 1669 par Suleiman Ier (1666-1694)
Suleiman 1er 1669

KASHAN Manouchehri
Kashan maison Manouchehri vers 1736
vers 1736

YAZD Dolat Abad
Yazd jardin et palais Dolat Abad vers 1750 par le régent Karim Khan Zand (1760-1779)
Karim Khan Zand v. 1750

TABRIZ Bazaar
Tabriz Bazaar reconstruit après le tremblement de terre de 1778 sous Karim Khan Zand (1760-1779)
Karim Khan Zand 1779

SHIRAZ hammam Vakil
Shiraz Hammam Vakil sous Karim Khan Zand (1760-1779)
Karim Khan Zand av. 1779

KASHAN maison Ameriha
Kashan maison Ameriha avant 1779 par Agha Ameri, gouverneur zandide de Kashan
Agha Ameri av. 1779
KASHAN maison Abbasi
Kashan maison Abbasi vers 1794 par Agha Abbasi, riche marchand de verre
Agha Abbasi 1780-1800
KASHAN maison Tabatabaei
Kashan maison Tabatabaei construite pour Jafar Tabatabaei riche marchand par l'architecte Ustad Ali Maryam vers 1840
Ustad Ali Maryam 1840-1880
KASHAN maison Boroudjerdi
Kashan Boroudjerdi ou Borujerdi construite pour la fille de Jafar Tabatabaei mariée à Mehdi Borujerdi riche marchand de tapis par l'architecte Ustad Ali Maryam vers 1857
Ustad Ali Maryam 1857

Kashan Bazaar
Kashan Bazaar Khan Timche-ye Amin od-Dowleh construit par l'architecte Ustad Ali Maryam en 1863
Ustad Ali Maryam 1863

KERMAN Mahan Shazdeh
Kerman Mahan jardin Shazded v. 1870 sous Abdolhamid Mirza Naserodolleh (1848-1896)
Nassereddine Chah v. 1870


ARCHITECTURE MODERNE
histoire de l'architecture moderne en Allemagne jusqu'en 1933 ; conference de Frederic Morin
LES APPORTS ALLEMANDS


LES PONTS histoire et techniques de construction des ponts depuis l'Antiquité romaine jusqu'à aujourd'hui ; conference de Frederic Morin
HISTOIRE & TECHNIQUES


MUSEES DU Architectures des musées du Sud-Est de la France ; conference de Frederic Morin
SUD-EST DE LA FRANCE


MATERIAUX de CONSTRUCTION
conference 2019 histoire techniques fabrication des materiaux de construction ; conference de Frédéric Morin
histoire de leur fabrication


ARCHITECTURE CHRETIENNE
conference 2019 histoire de l'architecture chrétienne le long du pelerinage de Saint-Jacques de Compostelle
sur les chemins de St-Jacques


ENTRE DEHORS ET DEDANS
LA CONCEPTION MUSULMANE DE L'ARCHITECTURE
  La notion musulmane de l’espace privilégie un espace intermédiaire
  entre les espaces intérieurs et extérieurs : « ENTRE DEDANS ET DEHORS ».
  L’aboutissement de l’art des architectes musulmans ne serait pas la conception des volumes, 
  mais résiderait plutôt dans la manière de ne pas fermer l’espace.
conception musulmane de l'espace


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