Voici une partie du diaporama proposé par Frédéric Morin, architecte-conférencier, sur l'histoire de
l'architecture moderne en Allemagne de 1900 à 1933 :
Le bon goût impérial viennois, proche cousin de la tradition allemande, est mis à mal par le
manifeste qu'érige Adolf Loos sur l'une des places centrales de la capitale, en face du palais
impérial : l'immeuble des tailleurs Goldman & Salatsch aux RdC et entresol, et
logements locatifs dans les étages supérieurs :
Le scandale procède de l'absence de décoration sur les étages supérieurs de la façade de cet
immeuble de rapport, par sa « nudité » en somme. Loos sera contraint à faire poser des
jardinières aux fenêtres, et l'insulte à l'empereur François-Joseph est telle que celui-ci ne passera
plus jamais par cette place Michael après avoir fait clouer les fenêtres de l'aile de son palais
qui permettraient de voir cette « horreur ».
Pourtant, la partie basse ouvrant sur la rue est traitée avec un grand soin :
plaques de marbres rares Cippolin importés des îles grecques à l'extérieur,
plaquages de chaleureux bois exotiques à l'intérieur... La beauté de la matière est mise en valeur
par la sobriété de sa mise en oeuvre qui valorise le soin des ouvriers et non pas la virtuosité
d'un sculpteur. Ces oppositions feront naître des débats enflammés, portés sur la place publique
par des conférences...
La LoosHaus Goldman & Salatsch sur MichaelerPlatz à Vienne (A) par Adolf Loos en 1913 :
« L'architecte est un maçon qui a appris le latin » : en architecture, la beauté
doit être issue du matériau et non être « plaquée » dessus.
L'intérieur est richement traité de bois exotiques, les hauteurs varient en fonction des usages
en préfiguration du « RaumPlan » développé par Loos dans ses habitations ultérieures :
L'escalier conduisant à l'entresol où s'activent les tailleurs est richement traité :
Le traitement architectural de l'entresol, où s'activent tailleurs et couturières, valorise les clients
comme le personnel dans des espaces baignés de lumière naturelle (quand elle existe dehors) :
Le traitement architectural fait polémique, ce dont témoigne cette affiche de décembre 1911 comme cette
conférence « Ornement et Crime » en février 1913 à propos du livre de Loos paru en 1908 :
Polémique car voilà les horizons du goût impérial :
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Le scandale procède de l'absence de décoration sur les étages supérieurs de la façade de cet immeuble de rapport, par sa « nudité » en somme. Loos sera contraint à faire poser des jardinières aux fenêtres, et l'insulte à l'empereur François-Joseph est telle que celui-ci ne passera plus jamais par cette place Michael après avoir fait clouer les fenêtres de l'aile de son palais qui permettraient de voir cette « horreur ».
Pourtant, la partie basse ouvrant sur la rue est traitée avec un grand soin : plaques de marbres rares Cippolin importés des îles grecques à l'extérieur, plaquages de chaleureux bois exotiques à l'intérieur... La beauté de la matière est mise en valeur par la sobriété de sa mise en oeuvre qui valorise le soin des ouvriers et non pas la virtuosité d'un sculpteur. Ces oppositions feront naître des débats enflammés, portés sur la place publique par des conférences...
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complété et mis à jour le 10 juin 2023
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