Voici une partie du diaporama proposé par Frédéric Morin, architecte-conférencier, sur l'histoire de
la fluidité des espaces entre dedans et dehors, ou « à la fois dedans et dehors », avec
l'architecture contemporaine depuis 1980 jusqu'à nos jours :
En théâtralisant les tensions entre la forme et la fonction, entre l'intérieur et l'extérieur,
la fluidité spatiale est un outil majeur du sens (= sémantique) de l'architecture.
En plus, les architectes peuvent apporter des réponses novatrices aux enjeux climatiques qui vont
marquer les décennies à venir. Avec des températures de plus en plus élevées et un climat
globalement plus continental, comment assurer le confort tout en diminuant le coût énergétique
d'exploitation des espaces de la vie des humains toujours plus nombreux ?
Par exemple en privilégiant un espace intermédiaire entre les espaces intérieurs et
extérieurs : « entre dedans et dehors ». L'art de construire ne serait pas seulement des
volumes fermés (le « plein ») mais résiderait aussi dans la manière de
ne pas fermer l’espace : les loggia, terrasses, patios, auvents et galeries couvertes...
Plutôt que des barrières étanches, les parois deviennent des filtres qu'il faut accumuler,
et entre lesquels nous habitons, et vivons mieux. Aujourd'hui les techniques et les matériaux
ont évolué d'une manière telle que ces beautés prouvent leur efficacité lorsqu'elles sont
pratiquées.
À différents niveaux leurs beautés sont réelles !
La fluidité des espaces entre dedans et dehors, ou « à la fois dedans et dehors », avec
le Palais de Justice à Nantes par Nouvel en 2000 :
En 1992, le ministère de la Justice décide de remplacer l'édifice précédent du XIXe siècle par un
nouveau palais de justice, plutôt qu'une cité judiciaire. Le projet est confié en 1993 à Jean Nouvel
pour être livré en 2000. Il présente bien une façade à portique de colonnes supportant un entablement,
mais la structure pyramidale du fronton à l'Antique a disparu : idéalement la Justice est la même
pour tous.
Dans ce sens aussi le parti architectural adopté par Nouvel fait référence à une icône : la fameuse
« Neue Nationalgalerie » de Ludwig Mies van der Rohe à Berlin en 1969. Le bâtiment présente
donc une immense toiture plate, comme suspendue en l'air, portée par de fins poteaux ; cette
toiture est très débordante par rapport aux vitrages (pas de murs) qui enserrent les espaces
intérieurs. Ceux-ci sont ainsi très en retrait.
La façade principale qui exprime tout particulièrement ce principe est orientée
vers le Nord, avec un important parvis couvert. Les façades sud des constructions périphériques
sont naturellement éclairées et leurs reflets lumineux sont particulièrement visibles sur les
vitres ombragées du Palais de Justice. Nouvel a composé son projet de sorte que la façade du
Palais de Justice soit le reflet de la ville, de la vie en société...
Voilà un bel usage du « mur-rideau » lorsqu'il est placé en retrait de la structure porteuse,
ici en façade nord donnant sur la ville :
Pourtant, à certaines heures ou sous certains angles, les vitrages du Palais de Justice sont peu
visibles et la séparation entre l'intérieur et l'extérieur n'est pas forte :
A l'intérieur, la salle des pas perdus reproduit les dispositions du parvis abrité extérieur.
Outre la citation évidente de la « Neue Nationalgalerie » de Berlin en 1969, le reflet
des toitures sur le sol très brillant est une autre référence à l'architecture de Ludwig Mies
van der Rohe, par exemple le Pavillon de Barcelone de 1929 :
Les salles d'audience n'ont de relation avec l'extérieur que via leur éclairage zénital : comme la
lumière, la justice tombe du ciel et dépasse l'individu :
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Dans ce sens aussi le parti architectural adopté par Nouvel fait référence à une icône : la fameuse « Neue Nationalgalerie » de Ludwig Mies van der Rohe à Berlin en 1969. Le bâtiment présente donc une immense toiture plate, comme suspendue en l'air, portée par de fins poteaux ; cette toiture est très débordante par rapport aux vitrages (pas de murs) qui enserrent les espaces intérieurs. Ceux-ci sont ainsi très en retrait.
La façade principale qui exprime tout particulièrement ce principe est orientée vers le Nord, avec un important parvis couvert. Les façades sud des constructions périphériques sont naturellement éclairées et leurs reflets lumineux sont particulièrement visibles sur les vitres ombragées du Palais de Justice. Nouvel a composé son projet de sorte que la façade du Palais de Justice soit le reflet de la ville, de la vie en société...
Voilà un bel usage du « mur-rideau » lorsqu'il est placé en retrait de la structure porteuse, ici en façade nord donnant sur la ville :
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complété et mis à jour le 10 juin 2023
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