Le château du Poêt-Laval
Commanderie de l'Ordre des Hospitaliers
de Saint-Jean-de-Jérusalem

Le tourisme du Patrimoine historique et culturel

autour de Saillans, Bourdeaux, Dieulefit et Poët-Laval


Importante étape sur le trajet entre la Gaule et la Méditerranée à l'écart de la vallée du Rhône, le château de Poêt-Laval a été édifié à partir du XIème siècle au sommet d'un petit mont (Puy ou Poy ou Poet en provençal) qui domine la vallée du Jabron (Ya = dieu et Bron = fleuve en celte) à l'ouest de la place de Dieulefit, occupée dès l'antiquité romaine.

Stratégiquement placé sur la route du pélerinage à Jérusalem et des croisades, Poêt-Laval assure l'aspect sanitaire et médical des relations avec l'Orient, et voit s'établir une importante commanderie de l'Ordre des frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem fondée en 1088 par frère Gérard, avant-même la conquête de Jérusalem par les Croisés en 1099 et la création du Royaume de Jérusalem (1099-1187) à la tête duquel Godefroy de Bouillon fut élu.
Cet ordre hospitalier est très différent de l'Ordre du Temple fondé en 1129 : les Templiers assurent les aspects militaires et financiers des croisades.

Les pélerins qui remontaient depuis la Méditerranée via Valréas et La Roche-St-Secret (tour d'Alençon) étaient examinés et autorisés à poursuivre leur retour via Eyzahut ou bien détournés vers la maladrerie de Dieulefit (Deofecit), déja réputée pour ses qualités sanitaires.

au sommet d'une butte, le chateau de Poet-Laval surplombe la vallée du Jabron au Sud façade gothique au sud


depuis la Cour des Commandeurs
vieux village et son rempart, château et commanderie du Poêt-Laval

En 1123 : à la mort de frère Gérard fondateur de l'Ordre, élection du 1er grand-maître de l’Ordre des Hospitaliers de St-Jean-de-Jérusalem : Raymond du Puy, originaire de Rochefort-en-Valdaine (village tout voisin bordant au Sud la plaine de Montélimar).
En 1142 l'Hôpital reçoit le Krak des Chevaliers en actuelle Syrie.
En 1163 : Arnaud de Comps élu Grand-Maître après avoir été chevalier.
En 1215 : mention du preceptorie Vallis Poeti Guillaume Faraman, désigné comme commandeur du Poêt-Laval.
En 1244 : Bertrand de Comps élu Grand-Maître de l'Ordre hospitalier.
En 1269 : les Hospitaliers de St-Jean-de-Jérusalem transigent avec Aymar de Poitiers comte de Valentinois sous l’autorité de frater paganus Payen de Gigors commandeur du Poêt-Laval pour lui rendre hommage, s’engager à faire la guerre pour le compte du comte, en échange des droits sur de très nombreux fiefs locaux dont Dieulefit.
De tels hommages furent rendus aux Poitiers, par exemple en 1381, puis aux dauphins jusqu’à Louis XI qui intégra le Dauphiné aux terres de la couronne de France.
En 1350 : Pierre de Cornilhan (La Baume-Cornillanne) commandeur de Poet-Laval fut envoyé à Rhodes ; il y fut élu Grand Maître en 1353.
Vers 1380-1400, les dégâts causés dans la région par les Routiers de Raymond de Turenne font remparer les maisons autour du château.



Implanté au sommet d'une petite falaise qui le protège des attaques venues du nord, le château du Poêt-Laval couronne le village médiéval qui s'est développé sur la pente ensoleillée au Sud.


Une première tour de bois a occupé le site autour de l'an mil, sur l'esplanade haute, une motte.

tour du Poêt-Laval : salle basse du XIIe siècle

salle basse romane avec sa fenêtre caractéristique du XIIe siècle, murée par les constructions postérieures


Au Sud de cette tour de bois a été érigée une tour de pierre quadrangulaire aux XIe et surtout XIIe siècles : elles est identifiée en rose sur le plan. Cette tour romane a ensuité été englobée dans d'autres maçonneries au Sud et à l'Ouest.

façade est de la tour romane du Poêt-Laval XIIe siècle
tour romane façade est
façade nord de la tour romane du Poêt-Laval XIIe siècle
tour romane façade nord


angle nord-est de la tour romane du Poêt-Laval XIIe siècle
tour romane angle nord-est
façade sud de la tour des Hospitaliers du Poêt-Laval : 
  à droite la fenêtre géminée est gothique, à gauche les fenêtres à meneaux marquent le logis seigneurial du XVe siècle
façade gothique sud

Puis le logis seigneurial des Hospitaliers a été étendu vers l'Ouest avec ses fenêtres à meneaux des XVe et XVIe siècles, et vers le Nord où il est ruiné.
L'ensemble est surmonté d'un pigeonnier bien plus tardif, mais très impressionnant : on y accède par un escalier extérieur au donjon roman mais construit à l'intérieur du chemisage sud de la période gothique.

chapelle St-Jean-des-Commandeurs devant l'Hôtel des Hospitaliers :

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