Abbaye cistercienne Notre-Dame de LEONCEL
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excursions "DROME ROMANE"
ce fond de vallée alimente la Lyonne
le portail central est récent ; les ouvertures latérales ont été murées
l'abside polygonale et les absidioles circulaires ne sont pas fréquentes dans l'architecture cistercienne

L’église de l’ancienne abbaye cistercienne de Léoncel a été fondée en 1137 et consacrée en 1188. Elle offre un plan bénédictin en croix latine classique et surprend par ses vastes dimensions et la luminosité qui y règne, en comparaison des édifices romans drômois.
leoncel drome plan eglise abbatiale la nef fut édifiée après le bloc oriental
le voutement de la nef est gothique
les dispositions de la croisée de transept sont typiquement romanes
L’église consacrée en 1188 se limitait sans doute au chevet et au transept dont la croisée est couverte d’une coupole octogonale sur trompes.
Les bras de transept sont joliment voûtés avec simplicité en pierre blanche.
Les absidioles circulaires à l’extérieur comme à l’intérieur s’ouvrent sans aucun décor ; elles sont couvertes d’un cul-de-four de même facture.
L’abside est elle polygonale à l’extérieur et circulaire à l’intérieur ; son voûtement en tuf tranche avec les premières assises de pierre blanche.
Ce même constat fait soupçonner que la coupole octogonale de la croisée n’est pas conforme au projet des bâtisseurs initiaux.
la coupole octogonale à pans de la croisée est maladroitement construite en tuf
à côté de l'oculus tardif, une petite fenêtre ouvre au Sud
la fenêtre haute s'accorde au solin initial
En effet, l’oculus qui apporte la lumière conformément aux exigences cisterciennes s’averre être un remaniement grossier, oblitérant tant à l’intérieur cette coupole qu'à l’extérieur les rejets d’eau formant solin au-dessus des toitures.
Le tracé de ce solin extérieur, indiscutablement roman, impose qu’un tambour vienne surmonter les trompes à l’intérieur pour dégager des fenêtres dont l’une subsiste au-dessus de l’ouverture du croisillon sud. A l’extérieur, cette fenêtre surmonte exactement le solin ; son linteau monolithe en ferait ailleurs qu’à Léoncel remonter la date au XIe siècle plutôt qu’au XIIe.
Les corbeaux que l’on voit sous la coupole n’ont pas servi qu’à soutenir son coffrage ; ils étaient sans doute destinés à porter les colonnettes d’angle telles que celles qui encadrent les fenêtres de la nef.
les voûtes gothiques sont supportées par les murs romans
les poussées sont reprises par les voûtes en demi-cintre des bas-côtés
La nef de Léoncel est postérieure à la consécration de 1188.
Ses cinq travées sont irrégulières ; les trois centrales sont moins profondes.
Son élévation est plus haute que celle du chœur ; un important mur aveugle couronne l’arc triomphal en avant du sanctuaire. Cette élévation offre des arcs brises plus marqués, et présente des fluctuations d’alignements et de superpositions qui témoignent aussi des hésitations des bâtisseurs.
Ainsi, les fenêtres hautes de la nef ne sont pas centrées sur les grandes arcades qu’elles surmontent, et les colonnes engagées supportant les arcs doubleaux et les croisées d’ogives couvrant la nef ne sont pas centrés sur les piles de celle-ci.
détail des voûtes sur croisées d'ogives
Cette couverture sur croisées d’ogives manifeste l’arrivée des systèmes constructifs du gothique, ici soutenus par les collatéraux voûtés en demi-cintre comme les autres édifices cisterciens provençaux.
Ces voûtes sur croisées d’ogives sont parvenues à traverser les siècles malgré l’absence de contreforts extérieurs ; leur efficacité se combine à leur beauté pour faire pénétrer la lumière dans l’un des monuments romans les plus attachants de la Drôme.


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