Aix-en-Diois est située en amont de Die en rive droite de la Drôme.
A quatre "milles" romains de Die à Pont-de-Quart = IV millia passum Civitas Dea Augusta, au lieu du "Prieuré" légèrement en amont du pont en direction de Saint-Roman et Châtillon-en-Diois,
une petite route goudronnée donne le seul accès à Aix-en-Diois.
Propriétés privées, les ruines du château ne se visitent pas.
Possession des comtes puis des évêques de Die au XIIe siècle, Aix-en-Diois est mentionné dès 1178 sous la forme "Ais" dans le cartulaire des possessions des évêques de Die et sous la forme "Axium" par le Cartulaire de Durbon.
Erigée en baronnie, le mandement d'Aix fut possédée de toute ancienneté par les Artaud, branche cadette des premiers comtes de Diois, branche qui prit ensuite le nom de Montauban.
L'héritière de cette famille porta la terre d'Aix en 1573 aux La Tour-Gouvernet, qui l'ont conservée jusqu'à la Révolution.
Il s'agit probablement de René de La Tour-Gouvernet, né en 1543 et mort en 1619 à Die, qui est baron d’Aix, Mévouillon et de Montauban, maréchal de camp, sénéchal de Valentinois, et fut compagnon du chef protestant François de Bonne de Lesdiguières (1543-1626).
René La Tour-Gouvernet fut l'un des chefs les plus renommés du parti calviniste, ou huguenot, en Dauphiné. Après son avènement, Henri IV le nomma conseiller d'État, maréchal de camp et commandant en Bas-Dauphiné.
Il est remarquable que le territoire de la commune s'étende des deux côtés de la Drôme, à la fois en rive droite où est implanté le château,
et en rive gauche où les évêques de Die ont pris leur résidence d'été au château de La Salle.
Positionné sur la voie romaine entre Die (Dea Augusta) et Luc-en-Diois (Lucus), le Pont de Quart relie les deux rives de ce territoire ;
ce pont est nécessairement le lieu d'un péage qu'il n'est pas possible de contourner puisque le territoire du mandement médiéval (Aix, Laval d'Aix, St-Roman, Molière-Glandaz)
s'étend des crêtes du Solaure (1.262m au Serre Chauvière) au Sud-Ouest jusqu'au sommet du Glandasse au Nord-Est au Dôme ou Pied Ferré (2.041m).
Cette position stratégique permet de contrôler la route de la traversée des Alpes entre la vallée du Rhône et la plaine du Pô,
et assure à son possesseur des ressources considérables,
à mettre en relation avec la puissance de la forterresse, la titulature de son propriétaire René La Tour-Gouvernet et l'absence de destruction avant la Révolution.
Les ruines d'un château médiéval du XIIIe siècle ne sont pas identifiables sur la butte culminant à 586m au-desssus des maisons du village d'Aix-en-Diois.
Aujourd'hui, on reconnaît aisément une enceinte polygonale entre quatre tours d'angles et deux tours renforçant les longues façades occidentale et orientale.
Sur cette dernière, la plus exposée, une porte ouvrait sur la cour, vaste esplanade aménagée au Sud du logis seigneurial.
Une carte postale ancienne montre les ruines d'un logis dans la partie gauche, au nord de l'esplanade : ces maçonneries ne sont donc pas celles qui auraient été détruites
à la mine vers 1586, comme ailleurs dans la région à l'exception notable de la tour de Crest, sauvée en 1622.
Sur les façades nord des maçonneries du logis, la présence à trois niveaux superposés d'une forte corniche en quart-de-rond, semblable à celle rencontrée à Soyans,
montre que l'édifice aurait été reconstruit après les guerres de Religions si tant est qu'il ait été détruit...
En effet, l'importance des charges de son propriétaire René La Tour-Gouvernet a sans doute sauvé cette forteresse...
qui a par la suite servit de carrière pour les constructions des villageois à l'issue de la Révolution.
Quelle est la construction mentionnée en 1178 ? certainement pas celle du logis, enserré à différents niveaux par trois cordons moulurés en quart-de-rond.
Dans la région les tours rondes n'apparaissent pas avant le XIIIe siècle ; ici leurs maçonneries suggèrent le XIVe siècle au plus tôt comme à Mornans ou Cobonne.
Par ailleurs, l'entrée de la forteresse est un passage entre une tour ronde du logis et une autre de plan quadrangulaire, dont l'altitude supérieure au reste de l'esplanade
lui confère un rôle particulier. En effet, pendant la durée du chantier, il faut bien avoir conservé un lieu sécurisé.
C'est donc celui de cette tour quadrangulaire du XIIe siècle, sur laquelle est venu s'appuyer le logis seigneurial construit sur des voûtements constituant une extension de la forteresse
vers le nord sans en affecter la sécurité durant la durée du chantier.
Fortement débordantes, ou projetées à l'extérieur des murs, les tours cylindriques de flanquement de l'enceinte sont creuses ;
elles sont aménagées de bouches à feu qui permettent de prendre en enfilade les éventuels assaillants.
Quant au logis, bénéficiant de latrines à deux de ses étages par exemple, le XVIe siècle offrirait une meilleure hypothèse que le XVe siècle.
La présence du triple cordon mouluré tout comme la qualité des maçonneries qui ne semblent pas pouvoir résister à l'attaque au canon -de faible épaisseur, elles devaient être enduites autrefois-
accentuent l'impression d'une résidence ou d'un "palais" bien plus que d'un château, dans un territoire et des temps pacifiés donc, que seul le respect de l'Edit de Nantes, promulgué en 1598, est en mesure d'apporter.
Ne faudrait-il donc pas envisager d'importants travaux, tels que la (re)construction du logis aujourd'hui ruiné, à l'initiative de René la Tour-Gouvernet entre 1573 et 1619 ?
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